Et si la réussite reposait en premier lieu sur nos croyances et non sur nos capacités réelles? De l’avis de plusieurs, le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) serait déterminant pour la réussite. Ce concept désigne les croyances d’une personne sur sa capacité d’agir en vue d’atteindre certains buts. Cet aspect de la confiance en soi est une base importante de la motivation à agir et de la persévérance vers des buts car le niveau d’effort investi est en fonction des résultats attendus. En effet, si  je ne crois pas à l’origine être assez intelligent pour apprendre l’informatique, je ne me mobiliserai pas, n’investirai pas de temps outre mesure et, en l’occurrence, ne pourrai m’améliorer.

Une personne qui a un sentiment d’auto-efficacité élevé, aura par exemple tendance à s’engager dans des activités pour améliorer sa santé financière car elle se croira capable d’obtenir des résultats et du pouvoir sur sa vie. À l’inverse, une personne ayant un faible sentiment d’auto-efficacité aura davantage tendance à se sentir démunie et impuissante. Dès lors, elle ne modifiera pas ses comportements, ne demandera pas de conseils et, en bout de ligne, ne pourra obtenir les résultats positifs escomptés.

Mais de façon concrète, comment parvient-on à développer ce sentiment d’auto-efficacité?

L’expérience :

Les expériences personnelles ainsi que celles menant à la réussite ou l’échec, sont assurément les plus influentes sur le sentiment d’auto-efficacité. D’un côté, le succès augmente le sentiment d’être capable et d’être efficace, et de l’autre, l’échec le diminue. Donc empressez-vous de faire la liste de tous vos petits et grands succès. Cela vous redonnera confiance.

Les succès futurs :

Fixez-vous des objectifs réalistes et vivez pleinement les petites réussites qui, assurément, s’ensuivront.  Afin de mettre toutes les chances de votre côté, placez-vous en position de connaître l’impact que provoquent les petits succès sur lesquels la confiance se développe.

L’observation d’autrui :

Voir quelqu’un d’autre réussir à atteindre le but qu’elle s’est fixé, augmente le sentiment personnel d’y parvenir nous aussi. Allez voir des gens qui ont réussi ce que vous voudriez faire, demandez- leur de vous expliquer comment ils y sont parvenus et, par la même occasion, de vous aider à faire de même.

La persuasion sociale :

Il s’agit des encouragements que vous recevez ou des gestes susceptibles de vous décourager. De fait, il est généralement plus facile de diminuer le sentiment d’auto-efficacité de quelqu’un, que de l’améliorer. Sachez vous entourer de gens qui croient en vous et fuyez ceux qui, à l’inverse, tentent de vous décourager ou vous rabaisser.

Les facteurs physiologiques et émotifs :

Bon nombre de gens se fient aussi, en partie, à leurs états émotifs et physiologiques pour juger de leur capacité. Ils interprètent ainsi leurs réactions de stress et de tension comme un signe de vulnérabilité. Néanmoins, ce n’est pas parce que vous êtes anxieux face à une situation, que vous ne réussirez pas. En l’occurrence, le simple fait de pratiquer, de bien vous entourer et vous faire un peu plus confiance, devrait sensiblement venir à bout de l’ensemble des doutes qui vous assaillent.

Toutefois, attention aux excès. Lorsque le sentiment d’auto-efficacité est significativement plus élevé que la capacité réelle, c’est-à-dire lorsque la personne surestime sa capacité, cela peut entraîner des conséquences néfastes et, du même coup, causer des dommages réels, ceux-ci pouvant aller jusqu’à la faillite. Par contre, si le sentiment d’auto-efficacité est plus bas que la capacité réelle, la personne peut difficilement développer son plein potentiel, améliorer ses compétences et jouir pleinement de sa vie.

Les recherches démontrent que le niveau optimal de sentiment d’auto-efficacité se situe légèrement au-dessus des capacités réelles, ce qui encourage la personne à s’attaquer à des tâches difficiles et à acquérir de l’expérience.

Règle générale, un sentiment élevé d’auto-efficacité amène à fournir plus d’efforts et à persévérer davantage. Par ailleurs, un sentiment plus faible peut également inciter à se préparer de manière efficace, en apprenant davantage pour améliorer ses capacités, et un sentiment élevé peut quant à lui freiner de façon tangible le processus de préparation. Les recherches indiquent toutefois que les gens ayant un plus grand sentiment d’efficacité ont tendance à mieux « évaluer » la situation dans son ensemble afin de choisir les moyens les plus susceptibles de les aider à réussir.