Comment en parler sans blesser? Comment protéger notre « capital affectif »? Il faut du tact et de la diplomatie.

Votre fils arrive souvent en retard à l’étable? Votre père remet en cause vos compétences en présence d’un conseiller? Situations délicates à aborder. Vivre et travailler ensemble, c’est aussi faire face à des situations qui nous irritent, nous agressent ou nous blessent. Comment en parler sans blesser? Comment protéger notre « capital affectif »? Il faut du tact et de la diplomatie.

Aborder l’autre avec tact et diplomatie, c’est tout d’abord tenir compte de l’autre, de ses sentiments, de ses besoins et de ses valeurs. C’est être capable d’aborder un sujet délicat avec délicatesse. C’est considérer l’impact de notre intervention. C’est faire un effort pour nourrir et protéger la relation.

En famille, malheureusement, souvent on parlera sans détour, car « on n’a pas de temps à perdre ». Certains se vantent de dire les choses directement. Pas de « fla-fla » parce qu’après tout, « c’est juste mon frère ». Et pourtant lorsque le vétérinaire arrive, on est diplomate. N’est-ce pas paradoxal? Nous faisons souvent plus d’efforts pour des étrangers que pour notre famille.

Avoir du tact, n’est pas de ne pas dire réellement ce que l’on pense. C’est d’être délicat afin de protéger ce qu’il y a de plus important chez une personne : son ego, son amour-propre. Pensez-y. Lors de nos nombreuses interactions interpersonnelles, qu’est-ce qui est le plus important? Comme mentionnait Steve : « Je ne veux pas seulement connaître l’opinion de mon père quant au nouveau tracteur. Je veux me sentir entendu et respecté lorsque je donnerai la mienne ».

 

Dans nos relations, ce sentiment passera par de micros gestes au quotidien et contribuera à augmenter notre « capital affectif ». Comment y contribuer?

 

  • Dire bonjour quand on entre dans la maison ou au bureau
  • Inclure l’autre dans la discussion quand un conseiller ou un autre intervenant arrive.
  • Demander l’avis de l’autre pour de petites, mais aussi de grandes décisions.
  • Offrir son aide.
  • Regarder l’autre dans les yeux lorsqu’on lui parle.
  • Ne pas hésiter à dire : « je suis désolé, j’avais tort ».
  • S’intéresser à l’autre, à ce qu’il fait et aime.
  • Faire preuve de tact et de diplomatie aussi avec les membres de la famille.

Ces petits gestes permettent à l’autre de se sentir apprécié, aimé et important. Il devient ainsi plus ouvert à la discussion, au feedback, à écouter les autres opinions et à se laisser influencer. Mais surtout, il apprécie davantage la relation.

Parler avec tact et diplomatie demande d’abord d’être conscient. Est-ce que j’aborderais des étrangers de la même façon? Est-ce que j’utiliserais les mêmes mots, sur le même ton? Est-ce que j’aimerais que l’on agisse avec moi de cette façon?

Parler avec tact, c’est choisir ses mots, mais parfois aussi savoir se taire. C’est savoir gérer ses émotions.

Alors pour ceux qui croient qu’aller droit au but, sans détour vous sauvera du temps, détrompez-vous! Tout ce que vous ferez sera de faire lever les défenses de votre interlocuteur et vous serez perçu comme l’ennemi. L’autre cherchera à se défendre, à s’esquiver ou à saboter la relation afin de rétablir l’équilibre. Tout ce temps que vous ne prenez pas pour investir dans vos relations, vous le prendrez à réparer des pots cassés, à gérer des conflits.

“Ne te réjouis pas si l’amitié t’autorise à dire des paroles désagréables à tes amis proches. Plus tu deviens proche de quelqu’un, plus le tact et la courtoisie sont nécessaires.” Oliver Wendell Holmes

Par Pierrette Desrosiers, M.Ps.
Psychologue du travail, conférencière, coach d’affaires, formatrice et auteure.

Vous avez des commentaires? Écrivez-moi! pierrette@pierrettedesrosiers.com

Pour des outils de développement des compétences émotionnelles, cliquez ici