Près d’un adulte sur deux est en conflit avec son frère ou sa sœur. « On a tout fait pour qu’ils s’entendent bien mais, malgré nos efforts, mes deux garçons ne se parlent plus depuis des années. Quand on en invite un à Noël, l’autre ne vient pas… » Qu’arrive-t-il quand cela se passe dans l’association?

Vous vivez une relation tendue avec votre frère ou votre sœur? Et bien sachez que vous n’êtes pas seul. Par ailleurs, une des responsables pourrait fort bien être … mère nature. De fait, l’amour fraternel ne serait ni plus ni moins qu’une illusion. « Près d’un adulte sur deux est en conflit avec son frère ou sa sœur », pouvait-on lire dans un article paru dans l’Actualité (2012).

Les conflits dans la fratrie remontent à la nuit des temps.

Pour les plus âgés, qui ne se souvient pas de Caïn, fils aîné du premier couple Adam et Eve,  qui après que Dieu ait préféré son offrande à celle de son frère cadet Abel le tua. Caïn, devint ainsi le tout premier meurtrier de l’humanité.

Il semble que cette lutte entre fraternels se rencontre aussi chez les animaux et les plantes. Par exemple, la première graine de l’arbre appelée « palissandre de l’Inde » ayant réussi à germer, émettra une substance pour empoisonner les autres.

Bien que la jalousie entre frères ou sœurs soit en partie innée, il ne faut pas sous-estimer le rôle parental lié à ce phénomène. De fait, certains parents afficheront une préférence marquée pour un enfant, soulignant ses bons coups, tout en dénigrant l’autre. Parfois, la préférence sera plus subtile, voire inconsciente. Face à des parents trop occupés, malades ou absents émotionnellement, les enfants se «battront » pour s’approprier le peu de temps et d’amour disponible. Finalement,  certains enfants ont une propension à se sentir exclus, mal aimés, et ce, malgré des parents aimants.

Dans les  entreprises familiales qu’en est-il? Dans un cheminement  « normal » de la vie, chacun part de son côté une fois rendu adulte, fait sa vie et se forge sa propre identité. À l’occasion, on se revoit pour célébrer ensemble en tentant bien que mal d’oublier les conflits de notre enfance. Dans le cas où la distance temporelle et géographique est inexistante, comme dans le cas d’une association, aucun changement dans la dynamique familiale ne peut s’opérer.

Ce n’est pas parce que l’on obtient 20% des parts que ces « patterns » d’envie, de jalousie dans la fratrie, présents dans l’enfance sont résolus.  De plus, ayant encore eux-mêmes leurs attentes, leurs rêves,  leurs préférences et leurs carences, les parents ne changeront pas non plus.

Donc, retour à la case départ, alors qu’enfant il n’était pas rare d’entendre : « Son morceau est plus gros que le mien! », « C’est pas juste! c’est moi qui en fais toujours plus! » « oui mais si tu faisais comme ton frère…). L’objet du conflit, de la jalousie ou de l’injustice est seulement différent.

Et que penser des parents qui veulent « forcer » l’association entre frères ou sœurs, malgré les conflits évidents?

À ces parents qui, pour être équitables et éviter tout conflit,  ont déjà décidé que la ferme serait partagée 50-50 entre deux enfants, de tout façon « ils finiront bien par s’entendre », je vous invite à bien y réfléchir.

Forcer une association, c’est avant tout vouloir réaliser ses propres rêves et non ceux de ses enfants.

Pour ma part j’ose vous demander : «Auriez-vous aimé que vos parents choisissent votre conjoint(e)? »  Car après tout, vous auriez bien fini par vous entendre