« Je voudrais qu’il soit plus visionnaire».
« Je n’accepte pas de m’être fait avoir, d’avoir perdu autant d’argent ».
« Je suis tellement déçu que mon fils ne prenne pas la relève ».
« Je ne voulais pas voir que j’avais des limites… j’ai refait un deuxième burnout ».
Ces situations ont-elles le pouvoir de vous rendre malheureux? Oui, mais seulement si vous refusez de lâcher prise. Dans presque toutes mes séances de coaching, ce thème revient. Le lâcher-prise se veut l’une des stratégies essentielles pour nous libérer de la dépression, de la colère, de la frustration, de la haine ou du désespoir. En fait, il faut savoir se détacher du désir de tout contrôler pour être heureux.
Combien d’énergie dépensée inutilement à vouloir tenter de changer notre conjoint, nos enfants, nos employés, notre belle-mère ou le gouvernement ?
Mais pourquoi est-ce si difficile de se détacher?
Parce que ne pas avoir le contrôle sur la situation nous rend inquiets et nous ramène à nos peurs les plus profondes : la peur d’échouer, d’être jugé ou se sentir rejeté, de se sentir incompétent ou de se voir tels que nous sommes. En s’entêtant, on tente de conserver le contrôle (ou plutôt l’illusion de contrôle) sur les autres, sur la vie et sur nos idéaux.
« Pardon? Vous me demandez de lâcher prise? Pas question, je suis tenace et je n’abandonnerai pas », me répondent parfois certains de mes clients.
Comment fait-on pour lâcher prise? Pour opérer un changement, il faut tout d’abord reconnaître qu’il y a certaines situations que vous contrôlez (ce que vous dites ou faites, par exemple) d’autres situations que vous pouvez influencer (vos finances, votre santé, vos relations, etc.), mais également plusieurs autres qui tombent hors de votre zone de pouvoir (l’orientation sexuelle de votre enfant, son choix de carrière ou de partenaire, les règles gouvernementales, la maladie, etc.).
Lâcher prise demande en premier lieu de reconnaître que l’on veut contrôler, tout en étant conscient que ce contrôle est illusoire et que de poursuivre des idéaux peuvent nous rendent parfois très malheureux. L’incapacité à accepter les situations de la vie est comme un boulet attaché à votre pied, un poids inutile que vous traînez avec peine et misère tous les jours et qui vous empêche d’explorer d’autres avenues.
Les expériences de la vie nous apprennent que nous n’avons pas le contrôle sur tout, voire sur peu de choses. Nous devons faire beaucoup de deuils. Par contre, nous avons toujours le pouvoir de contrôler la façon dont nous réagissons aux événements de la vie.
Mais comment savoir si je dois persévérer ou lâcher prise dans telle ou telle situation? Pour tenter d’y répondre, posez-vous les questions suivantes :
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Est-ce que je peux faire quelque chose dans la situation actuelle ?
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Si oui, cela en vaut-il réellement la peine ?
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Continuer de vouloir contrôler la situation ou refuser de l’accepter contribue-t-il à mon bonheur et à celui de mon entourage ?
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Est-ce que mon attitude me permet de mieux atteindre mes objectifs ?
Si oui, continuez. Dans le cas contraire, lâcher prise.
Lorsque nous réalisons et acceptons que nous ne pouvons changer ni les événements ni les autres, mais seulement notre façon d’y réagir, nous nous libérons d’un grand poids. Le stress diminue, nous nous sentons plus légers et pouvons dorénavant investir notre énergie physique et mentale dans les projets de vie qui nous tiennent à cœur. Vous et votre entourage n’en serez que plus heureux.
« Retenir équivaut à croire qu’il y a seulement un passé, lâcher prise, c’est savoir qu’il a un avenir. » Daphne Rose Kingm
par Pierrette Desrosiers, psychologue
Conférencière, coach d’affaires et auteure.
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