Que vous vient-il à l’esprit lorsque vous entendez le mot changement ? Lorsque je pose cette question à des participants lors de mes formations, les réponses sont toujours aussi surprenantes. Les idées souvent abordées sont défis, nouveautés, stimulations, créativité, améliorations, mais également stress, obstacles, découragement, fatigue, coûts, difficultés d’adaptation, peur de l’échec et burnout. La gestion du changement, ça s’apprend!

Pourquoi certains individus s’adaptent mieux aux changements que d’autres?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la facilité d’adaptation au changement. Certains traits de la personnalité influencent notre capacité d’adaptation. Par exemple, les personnes qui sont ouvertes à la nouveauté en général auraient plus de facilité à l’accueillir. À l’opposé, celles qui sont plus fermées et conservatrices quant à leurs habitudes n’aiment pas le changement. Il y a donc des gens qui naissent plus enclins aux changements que d’autres.

La nature du changement: un facteur à considérer

La nature du changement lui-même influence également. Le changement est-il choisi ou subi, perçu comme positif ou négatif, imprévu ou prévu ? Le contexte a une part de responsabilité. Tous changements, même ceux que l’on choisit et désire, génèrent du stress. L’organisme doit s’adapter et cela implique un coût psychologique et physique proportionnel à l’adaptation. Par exemple, l’agriculteur qui choisit de construire une nouvelle étable devra aussi s’adapter et sera certainement très sollicité en termes d’énergie pendant une certaine période.

Le moment quand les changements s’opèrent

Si le changement arrive pendant une période où l’individu vit vie déjà certaines difficultés (maladie, séparation ou insécurité financière) ou lors d’un changement positif (la venue d’un enfant ou un nouveau conjoint) l’individu aura moins de ressources pour faire face au changement. Il sera donc moins facile de s’ajuster à un nouveau changement même si celui pourrait être positif. En d’autres mots, c’est le même réservoir d’énergie qui est sollicité pour tous les changements. Il est comparable à un réservoir d’essence. Si sa capacité est de 600 km, que vous rouliez vers le Nord vers le Sud, une fois les 600 km parcourus, il faudra refaire le plein. Le réservoir ne considère pas si le voyage était positif ou négatif. Il considère que vous avez roulé, tout simplement.

La motivation d’un gain

La perception d’un gain peut aussi avoir sa part d’influence. Plus je perçois un ou des gains, plus ma motivation sera importante. Cette perception joue un rôle dans la position de départ de l’individu. Si je ne peux pas voir de gains à court, moyen ou long terme, je dépenserai une partie de mon énergie à combattre le changement. J’aurai les deux pieds sur les freins. Si toutefois je ne vois que du positif et que je manque de réalisme, j’aurai les deux pieds sur l’accélérateur et ne serai pas préparé pour les obstacles tout le long de la route. De plus, je surestimerai la capacité de mon réservoir à essence et risquerai de tomber en panne. Être trop optimiste peut être aussi dommageable que de ne pas l’être assez.

Comment pouvons-nous mieux s’adapter en gestion du changement ?

Vous devez d’abord développer une perception réaliste de la situation, informez-vous auprès de gens qui ont vécu le même type de changement. Laissez-vous également une marche de manœuvre (temps, argent, ressources et énergie). Préparez un plan B au cas où cela se passerait différemment que prévu.

Finalement, il est crucial d’apprendre à prioriser pendant une période de changement. Tout ne peut pas être aussi important. Ne vous fiez pas aux voisins ou aux revues pour choisir ce qui est bon pour vous, car tous les réservoirs sont différents. Enfin, il faut également à lâcher prise sur ce que l’on ne contrôle pas. Tout ne sera pas parfait!

 

Pierrette Desrosiers, psychologue

Coach d’affaires, conférencière et auteure