Être responsable, c’est notamment accepter l’épreuve à laquelle on est confronté et examiner dans quelle mesure on y participe.

« Bon, j’y ai contribué, j’ai fait des choix qui m’ont mené à cette situation, ce n’est pas drôle, mais il faut que je me ressaisisse. Je dois changer certaines façons de faire et de penser! J’ai besoin d’aide pour y arriver », m’avoua Simon, concernant sa situation financière précaire. Pour une situation semblable, Charles pour sa part tente de me convaincre : « Je n’ai pas mérité cela, je n’y suis absolument pour rien et je ne peux rien y faire! La vie s’acharne sur moi ».

À l’apparition d’un symptôme ou d’une maladie, de l’anxiété ou d’un conflit, nous pouvons réagir de différentes façons. De fait, notre réaction sera fortement influencée par un trait psychologique appelé « lieu de contrôle », lequel peut être interne ou externe.

Un « lieu de contrôle interne » ou « locus interne » est défini comme une croyance généralisée de l’individu que le cours des événements et leur devenir dépendent, ou sont fortement influencés, par ses propres comportements. (Simon)

À l’inverse, un « lieu de contrôle externe » ou « locus externe » insinue que tout ce qui arrive à l’individu dépend du destin, du hasard, de la chance ou d’autrui. Que celui-ci ne peut rien y faire, rien y changer. (Charles)

Ainsi, de nombreuses recherches démontrent le lien existant entre le lieu de contrôle externe et l’anxiété, la dépression, les difficultés financières et les relations conflictuelles.

Se répéter inlassablement : « Je suis impuissant face à tout ce qui m’arrive », a certes de quoi angoisser et déprimer, mais, en parallèle, empêche l’individu de résoudre les conflits et d’améliorer sa situation.

À l’opposé, le lieu de contrôle interne permet d’évaluer une situation comme étant contrôlable et donc d’avoir davantage de chances d’y exercer un réel contrôle.

Cette croyance s’avère particulièrement efficace pour développer des stratégies d’adaptation aux problèmes. Ceci permet de contrôler des situations stressantes perçues comme autant d’occasions de se dépasser, ainsi que d’acquérir de la maturité et de nouveaux apprentissages.

Nuance importante : la responsabilité de soi et de ses actes constitue une attitude très différente de la culpabilité. Nul besoin ici de se sentir coupable ou de s’accuser dans ses faiblesses, notamment par rapport aux erreurs du passé. Nul besoin non plus de s’avouer responsable du handicap d’un nouveau-né ou d’un accident d’automobile, le tout pouvant conduire à une dépréciation et une dévalorisation de l’estime de soi.

Toutefois, la personne avec un locus interne réagira très différemment de celle avec un locus externe, ayant tendance à se responsabiliser quant à sa réaction par rapport à tel ou tel événement.

Être responsable, c’est accepter l’épreuve à laquelle on est confronté et examiner dans quelle mesure on y participe. C’est assumer ses choix de vie et tendre vers l’avenir en fonction de ses objectifs et de ses priorités. C’est aussi explorer ses ressources personnelles et agir pour sa santé physique, psychologique et financière.

Voici quelques questions utiles afin de développer un locus de contrôle interne et reprendre du pouvoir sur votre vie :

Comment ai-je participé à la situation?

Est-ce que mes actions, mes réactions, mes paroles ou pensées m’aident ou me nuisent?

Que puis-je apprendre de cet événement ?

Que puis-je faire de plus utile et constructif dans cette situation?

Quelles personnes pourraient m’aider à y voir plus clair?

Bonne réflexion !

par Pierrette Desrosiers, M.Ps, psychologue du travail, conférencière, coach d’affaires

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