La technologie est omniprésente. Peu d’entre nous s’imaginent que de simples ordinateurs ou téléphones mobiles peuvent devenir mortels. Et pourtant, bien qu’il y ait des avantages à ces outils, nous banalisons trop souvent l’impact de l’exposition aux écrans sur nos enfants. Nous connaissons peu les effets pervers sur la santé mentale de l’utilisation de la technologie, dont la cyberdépendance.
Dans le documentaire Bye, diffusé le 5 décembre 2017 sur la chaîne de Radio-Canada, Alexandre Taillefer, homme d’affaires bien connu, nous présente avec beaucoup de courage et de sensibilité ce qui a conduit son fils au suicide. À travers sa quête pour mieux comprendre le suicide de son garçon, Thomas, 14 ans, Alexandre Taillefer nous présente le côté sombre de la technologie. Celui qui conduit certains à la cyberdépendance : un phénomène en explosion, surtout chez les jeunes. Comment un jeune peut-il arriver à souffrir autant pour s’enlever la vie? Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Comment devrions-nous encadrer l’utilisation des jeux, des tablettes et d’internet de nos enfants? Quel est notre rôle et notre devoir comme parent sur leur consommation de technologie?
Quand le jeu n’est plus un jeu
Pour la plupart des parents, voir son jeune jouer sur l’ordinateur, son cellulaire ou une tablette pendant des heures n’a rien d’alarmant : « ce n’est pas grave, il est dans sa chambre tranquille et joue. Au moins, il n’est pas en train de prendre de la drogue ». Malheureusement, pour certains enfants ou adolescents, le jeu ou internet se transforme en un mode d’évitement où ils obtiennent satisfaction et reconnaissance. Le jeu devient leur drogue. Alexandre Taillefer témoigne et admet qu’il n’avait pas réalisé à quel point le jeu n’était plus un jeu pour Thomas.
Pourquoi en sommes-nous rendus là quant à l’acceptation de la technologie?
Les parents sont de plus en plus débordés. Ils n’ont plus l’énergie en rentrant à la maison d’imposer des règles et de les faire respecter. Donc, ils lâchent prise. Le phénomène d’acceptation quant à la technologie s’installe. Il devient normal que la gardienne soit d’office la tablette pendant qu’on prépare le souper ou qu’on roule en voiture. Lire ses courriels pendant une discussion, aller à la salle de bain avec le cellulaire, manger avec son cellulaire, écouter la télévision avec son portable fait partie maintenant du quotidien.
Pourquoi est-ce si dramatique? Parce que ce temps volé à l’écran nous empêche de tisser des liens avec nos proches en plus de développer chez certains des problèmes de cyberdépendance (jeux, réseaux sociaux, cybersexe, etc.)
Difficile de dire non face à la technologie : « mon enfant me fait des crises ».
Quel parent laisserait son enfant manger de la poutine et des chips à tous les repas simplement parce que l’enfant en veut? Aucun, parce que ce n’est pas bon pour leur santé. Alors, pourquoi les laissons-nous s’intoxiquer à la technologie? Être parent, ce n’est pas les laisser faire ce qu’ils veulent, mais ce qui est bon pour eux.
Par où commencer?
Suivre la règle des « pas » de Dre Marie-Anne Sergerie, Ph.D :
- Pas d’écran durant les repas.
- Pas d’écran dans la chambre à coucher.
- Pas d’écran durant les activités parent-enfant.
- Pas d’écran au moins une heure avant l’heure du coucher.
Et finalement, les parents doivent donner l’exemple !
Pour en savoir plus sur la cyberdépendance et l’utilisation selon l’âge:
https://cyberdependance.ca/cyberdependance/
Pour voir ou revoir le documentaire BYE.
À propos de l’auteure
Pierrette Desrosiers est psychologue du travail, conférencière, formatrice et coach d’affaires depuis plus de 20 ans. Elle est spécialiste des entreprises familiales et accompagne plusieurs entreprises dans le transfert d’entreprise agricole.
Dans sa boutique, elle offre des outils sur pour le développement de l’intelligence émotionnelle pour les individus ou les entreprises.
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