Nous connaissons tous des gens qui, malgré leur lot d’épreuves parfois quasi insurmontables, réussissent à maintenir un équilibre. Ils semblent même plus forts que bon nombre d’entre nous. On se dit parfois : « mais comment fait-il pour arriver à être heureux, malgré ce qui lui arrive? Moi, j’en serais incapable ».

Ce terme provenant d’abord de la physique se définit comme l’aptitude d’un corps à résister aux chocs et à reprendre sa structure initiale. Popularisé par le célèbre neuropsychiatre et psychanalyste, Boris Cyrulnik, ce terme est maintenant adapté aux capacités qu’un individu possède pour surmonter les épreuves de l’existence et se développer en dépit de l’adversité. Être résilient consiste donc à se servir de ses difficultés pour rebondir encore plus haut et plus loin, puis en ressortir plus fort et grandi.
Que font les gens résilients et comment peut-on l’expliquer?

Pour plusieurs experts, cette aptitude de résilience passerait par différentes phases.

  • Refus de la victimisation : une personne résiliente refuse d’être condamnée au malheur, malgré son passé. Elle ne se positionne pas en victime.
  • Rêve et défi : la personne veut s’en sortir et ose rêver d’un futur meilleur, malgré les difficultés présentes ou à venir.
  • Légère présence de déni : la personne se crée un personnage fort; elle veut se faire voir comme telle par son entourage et refuse la pitié des autres, malgré une possible fragilité.
  • Humour : tendance à l’autodérision face aux difficultés. Pensons seulement à ces personnes qui font de l’humour avec leur handicap ou à la suite d’une faillite, par exemple.

Vient-on au monde résilient?
Une part de la résilience s’explique par la génétique. Certains sont nés plus robustes psychologiquement et/ou physiquement. Un environnement familial solide favorisera de plus l’émergence de la résilience. Par exemple, l’enfant qui a très tôt pu établir un lien solide avec une personne significative, un foyer relativement stable et chaleureux, etc.

Toute notre vie, nous aurons à affronter l’adversité. En agriculture, nous avons certes besoin de leaders résilients. Mais comment parvient-on à développer notre résilience en tant que leader?

  • Continuez d’apprendre : les tops résilients investissent dans leur développement personnel et professionnel.
  • Arrêtez de chercher des coupables et tentez plutôt de trouver des solutions.
  • Prenez le temps de vous ressourcer et de réfléchir à votre trajectoire.
  • Rencontrez des gens résilients et inspirez-vous-en. Comment pensent-ils? Quelles sont leurs valeurs, leurs croyances, leurs habitudes?
  • Examinez vos propres croyances et habitudes : ne conservez que celles qui vous aident à traverser les épreuves et débarrassez-vous des autres qui vous nuisent.
  • Lorsque vous adoptez un comportement de victime, reconnaissez-le. Demandez-vous ensuite ce que vous pouvez faire maintenant pour mieux faire face à cette situation.
  • Regardez en avant : être optimiste est aussi une question de choix.
  • Rappelez-vous que vous ne pouvez changer ce qui s’est produit, mais que vous pouvez toutefois modifier votre attitude face à cet évènement.
  • Reconnaissez ce qu’il vous en coûte de ne pas lâcher prise sur le passé.
  • Demandez-vous quelles leçons vous pouvez tirer de vos épreuves, quelles sont les qualités que vous avez développées à cause de celles-ci, en quoi êtes-vous plus fort?
  • Soyez un modèle. Quelles leçons pouvez-vous enseigner à vos enfants à travers cette épreuve?

La résilience est une pratique de l’esprit. Elle se construit et se développe par la réflexion, ainsi que par l’action concrète et consciente.

La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents. Boris Cyrulnik

 

Par Pierrette Desrosiers, M.Ps.
Psychologue du travail, conférencière, coach d’affaires, formatrice et auteure.

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