Faire son testament : ça ne fait pas mourir, ça ne ruine personne, ça se fait facilement avec son notaire. Tout le monde le sait : faire son testament, c’est très important. Ça peut éviter de gros ennuis pour ceux qui restent. Cela vous assure que vos volontés seront respectées et prévient bien de la chicane dans la famille.
Et que dire du mandat en cas d’inaptitude ou de protection ? Celui-ci permet de désigner un de vos proches afin de veiller sur vous et vos biens si vous êtes inaptes à le faire.
Si le testament et le mandat sont si importants, pourquoi les statistiques démontrent-elles qu’une personne sur quatre de 50 ans et plus n’en possèdent pas ? Imaginez la proportion chez les jeunes adultes et les jeunes parents. Comment expliquer cette négligence ? Deux raisons :
-Recherche du plaisir immédiat et évitement de l’inconfort.
L’être humain a une tendance naturelle à choisir le plaisir à court terme ou l’évitement du déplaisir, et ce, au détriment du bénéfice à long terme. Parler de faire son testament, c’est « plate ». C’est de réfléchir à notre mort. C’est long. C’est déprimant. « Pis ça coûte cher » pour un simple bout de papier. Bref, aucune jouissance à l’horizon. Rien d’excitant !
– La pensée magique.
C’est le fait de se dire je suis encore jeune. Je ne suis pas rendu là. Ça ne peut pas m’arriver. Bien entendu, personne ne veut s’imaginer inapte dans un lit d’hôpital avec un trauma crânien. Vous savez comme moi que ça n’arrive qu’aux autres ces affaires-là. Mais au fait, je me demande, c’est qui ça « les autres »? Et bien, les autres, c’est quelqu’un. C’est un parent, un enfant, un frère, une sœur ou un associé. Les autres, ça pourrait être un des vôtres … ou vous.
Évidemment ni la loi ni la police ni même « le Bon Dieu » ne vous obligent à faire un testament ou un mandat en cas d’inaptitude. Ouf, rassurez-vous, vous n’irez pas en prison. Toutefois, il faut savoir que si vous n’avez pas de testament et que la mort frappait à votre porte (vous allez mourir, désolée de vous l’apprendre), c’est la loi qui déterminera vos héritiers et quelle part du gâteau ils se partageront.
Et qu’arrivera-t-il si au lieu de mourir, par chance vous deveniez SEULEMENT inapte à prendre les décisions concernant votre personne et vos biens, et que vous n’avez pas de mandat ? Et bien c’est M. le curateur public qui se chargera de tout !
Maintenant convaincu de passer à l’action ? La première étape est de prendre un rendez-vous avec votre notaire : jeudi matin 9h, notez-le à l’agenda. Vous n’en connaissez pas ? Arrêtez les défaites, appelez votre comptable, il vous en référera un. Un geste si simple, qui peut changer tant de choses.
Dites-vous que si vous ne vous occupez pas de vos affaires, un petit monsieur au gouvernement s’en chargera et ce n’est peut-être pas de la façon dont vous l’auriez souhaité.
Oui, mais en fait, j’oubliais. C’est vrai que la situation ne vous affectera pas personnellement, car vous serez soit branché dans un lit d’hôpital inconscient ou six pieds sous terre. Donc, si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour ceux qui vous sont chers. Parce qu’au final, je suis convaincue que ce que vous voulez, c’est le mieux pour eux et dormir en paix.
Par Pierrette Desrosiers, M.Ps.
Psychologue du travail, conférencière, coach d’affaires, formatrice et auteure.
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